Chabanon L. et Pastor J-M. « L’évolution des performances en calcul des élèves de CM2 à trente ans d’intervalle (1987-2017). », Note d’information n°19 (08), 1-4, DEPP, 2019.
Résumé :
La reprise en 2017 d’une enquête initiée en 1987 a permis de mesurer l’évolution des performances en calcul des élèves de CM2, sur un intervalle de trente ans. Menée en 1987, 1999, 2007 et 2017, l’enquête a démontré que les performances des élèves en calcul ont fortement chuté, notamment entre 1987 et 1999, même si cette baisse tend à s’atténuer depuis 1999. Aussi, les garçons réussissent mieux que les filles sur l’ensemble de la période même si l’écart se réduit en 2017. Cette même année, les élèves dit « en retard scolaire » sont moins nombreux, mais leur baisse de performance est plus marquée. Enfin, on note que l’origine sociale n’a pas d’influence sur l’évolution de ces écarts de performances, bien que les élèves d’origine sociale modeste obtiennent toujours de moins bons résultats que les élèves issus d’un milieu social favorisé.
Synthèse :
En 1987, l’enquête “Lire, écrire, compter” est mise en place pour évaluer les performances d’un échantillon d’élèves de fin de CM2, du secteur public et scolarisés en France métropolitaine, en lecture, en orthographe et en calcul. En 1999, 2007 et 2017, la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) reprend cette enquête pour la partie calcul, afin de mesurer l’évolution des performances des élèves. Sont alors évaluées les quatre opérations arithmétiques. De plus, des problèmes à résoudre sont proposés aux élèves. En 2017, les items sont rajoutés afin de s’aligner avec les exigences des programmes actuels. Dans ce type d’enquête, les chercheurs doivent bien différencier la performance et la compétence. En effet, des facteurs externes peuvent agir sur le niveau de performance des élèves. Certains apprentissages ne sont par exemple plus exigés dans les programmes. Dans le but de contrer cela, le modèle statistique dit “de réponse à l’item” a été utilisé. Grâce à cette méthode, les chercheurs ont exclu les items biaisés.
En 1987, le score moyen était de 250 points, avec une dispersion autour de la moyenne de 50 points. Sur ces trente dernières années, l’enquête a fait apparaitre une baisse significative des scores. En 1999, le score moyen était à peu près de 210 points, en 2007, de 190 et en 2017, le score moyen était de 175. Bien que la baisse soit beaucoup moins marquée entre 1999 et 2007, celle-ci est tout de même visible. Le taux de pourcentage de réussite aux items d’ancrage montre une baisse générale pour les quatre opérations et notamment pour les divisions. Le taux de réussite moyen pour les divisions était de 74 % en 1987, 43 % en 2007 et 37 % en 2017. La non-réponse, considérée comme une réponse fausse est, elle aussi, en hausse. En 1987, le taux moyen de non-réponse se situait autour des 4 % en 1987, tandis qu’en 2017, il est de près de 14 %. L’évolution des performances entre les filles et les garçons a peu progressé. En effet, l’écart entre les deux diminue, avec de meilleures performances chez les garçons. En outre, la part des élèves considérés comme en retard scolaire a considérablement diminué entre 1987 et 2017, passant de 33 % à 9 %. Enfin, la profession des parents impacte de la même façon les performances des enfants en 1987 et en 2017. Les élèves issus d’un milieu d’origine favorisée obtiendront de meilleurs résultats que les élèves issus d’un milieu social plus modeste.
Les résultats de cette étude ont montré que les performances des élèves en mathématiques, continuent de baisser, et ce, malgré un léger « tassement » entre 1999 et 2007, plaçant ainsi les élèves français de CM2 en 2015, en dessous de la moyenne européenne.
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Mots-clés :
étude longitudinale, calcul, mathématiques, enquête, DEPP, CM2