Synthèse PISA 2015

L’enquête PISA de 2015 a réuni 72 pays, dont 35 pays de l’OCDE. En France, ce sont 6 100 élèves de 15 ans, scolarisés dans des collèges et des lycées français, qui ont participé à l’enquête internationale orientée, cette année-là, sur la culture scientifique. Les élèves enquêtés se répartissent entre la seconde générale et technologique (58,7 %), la seconde professionnelle (12,3 %) et la classe de troisième (23,1 %). Avec un score moyen de 495 points, la France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE (493 points) et se stabilise depuis 3 ans.

En sciences, en moyenne, seulement 8 % des élèves (tout pays confondu) se classent dans les niveaux les plus performants (niveaux 5 et 6), mais 20 % des élèves se situent sous le niveau 2, considéré comme étant le niveau à partir duquel un élève est capable d’utiliser ses connaissances. En France, la proportion d’élèves en difficulté (sous le niveau 2) est en légère augmentation en comparaison avec les résultats de 2006 (21 % contre 22 % en 2015) et donc légèrement au-dessus de la moyenne de l’OCDE qui s’établit à 19 %. Dans beaucoup de pays participant à PISA, il existe une corrélation entre les performances en sciences des élèves et leur aspiration à exercer une profession scientifique, ainsi qu’entre le genre des élèves et leur aspiration professionnelle. En France, 48 % des élèves en difficulté envisagent une carrière scientifique contre seulement 8 % des élèves en difficulté. Et un garçon sur quatre, songe à une profession scientifique contre moins d’une fille sur cinq. Cet écart est l’un des plus marqué au sein des pays de l’OCDE.

En compréhension de l’écrit, la France est stable depuis 2000. En effet, avec un score de 499 points en 2015 et 505 en 2000, on ne peut pas parler d’augmentation significative des performances. Cependant, son score se situe au-dessus de la moyenne de l’OCDE qui est de 493 points. Depuis 2000, on observe une augmentation significative (entre 4 et 6 %) de la part d’élèves dans les hauts et les bas niveaux. En outre, les filles se révèlent être plus nombreuses que les garçons dans les hauts niveaux (niveaux 5 et 6) bien que cette différence s’atténue un peu plus depuis 2009. En 2015, les filles étaient 14,5 % dans les hauts niveaux contre 10,4 % de garçons. En 2015, cet écart de score de 29 points entre les filles et les garçons se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE (27 points).

En culture mathématique, le score global de la France, qui est de 493 points, est stable depuis un peu moins longtemps (2012) que pour la compréhension de l’écrit et se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE (490 points). En culture mathématique, les élèves sont classés selon 7 groupes de niveaux. En 2015, 23,5 % des élèves français sont classés en dessous du niveau 2, seuil à partir duquel PISA considère que les élèves n’ont pas les compétences et les connaissances nécessaires pour faire face aux situations de la vie réelle en rapport avec les mathématiques. A l’inverse, 11,4 % des élèves français se situent dans les niveaux supérieurs (niveau 5 ou 6). Les enquêtes de PISA nous montrent que depuis 2003, la proportion d’élèves en difficulté (niveau 2) est en constante augmentation (16,6 % en 2003 contre 23,5 % en 2015). Enfin, on ne note aucune différence significative entre le score moyen des filles et des garçons, alors qu’en 2012, ce dernier était supérieur à celui des filles. C’est la première fois depuis le début des enquêtes PISA, que l’OCDE constate une réduction significative de l’écart moyen de performances entre les filles et les garçons. Toutefois, cette égalité révèle surtout d’une répartition très différente selon les niveaux. En effet, les garçons sont plus représentés dans les extrêmes (niveau 1 et niveaux 5, 6), alors qu’à l’inverse, les filles sont plus nombreuses dans les niveaux intermédiaires. Comme pour la culture scientifique, seule la Finlande affiche un score moyen supérieur en faveur des filles.

Grâce au calcul de l’écart de score entre les élèves peu performants, c’est-à-dire l’écart interquartile, on peut voir que la France est parmi les pays les plus inégalitaires des pays de l’OCDE, avec la Belgique et Israël. Pour la France, qui arrive en troisième position, cet écart est 139 points. C’est l’un des pays où la relation entre milieu socio-économique et performance des élèves est l’une des plus importantes. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les élèves issus de milieu socio-économique défavorisé sont trois fois plus susceptibles que les élèves issus de milieu plus favorisé, de ne pas atteindre le seuil de compétences (niveau 2) en sciences.

Sources :

– Fumel S., Keskpaik S., Salles F., Verlet I. « PISA 2015 : l’évolution des acquis des élèves de 15 ans en compréhension de l’écrit et en culture mathématique », Note d’information n°38, 1-4, DEPP, 2016.
URL : https://archives-statistiques-depp.education.gouv.fr/Default/doc/SYRACUSE/13057/pisa-2015-l-evolution-des-acquis-des-eleves-de-15-ans-en-comprehension-de-l-ecrit-et-en-culture-math?_lg=fr-FR

– « PISA 2015 : Résultats à la loupe », OCDE, 2016.
URL : https://www.oecd.org/pisa/pisa-2015-results-in-focus-FR.pdf

– « Note par pays – Résultats de l’enquête PISA 2015 », OCDE, 2016.
URL : https://www.oecd.org/pisa/PISA-2015-France-FRA.pdf 

Mots-clés :

PISA, étude internationale, sciences, enquête, savoirs, OCDE, France

A propos de PISA

Le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA), est une enquête pilotée par l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), menée tous les trois ans auprès d’élèves de 15 ans, dans les 34 pays membres de l’OCDE et dans d’autres pays partenaires. Ces évaluations visent à tester les compétences et des savoirs des élèves en lecture, en mathématiques et en sciences et à comparer les performances de ces élèves issus de différents pays. Tous les trois ans, l’un des sujets est au centre de l’évaluation. Les trois domaines évalués peuvent être définis ainsi :

– la compréhension de l’écrit : « Comprendre et utiliser des textes écrits, mais aussi réfléchir à leur propos et s’y engager. […] permettre à chacun de réaliser ses objectifs, de développer ses connaissances et son potentiel, et de prendre une part active dans la société. »

– la culture mathématiques : « Se livrer à un raisonnement mathématique et à utiliser des concepts, des procédures, des faits et des outils mathématiques pour décrire, expliquer et prévoir des phénomènes. »

– la culture scientifique : « S’engager dans des questions et des idées en rapport avec la science en tant que citoyens réfléchis. »

Depuis 2000, les enquêtes ont eu lieu tous au rythme habituel, à l’exception de l’année 2021 où, en raison de la pandémie de Covid-19, les évaluations n’ont pas pu avoir lieu.

PISA n’a pas pour but d’évaluer la maitrise d’un programme scolaire ou le niveau des élèves à un moment T de leur scolarité contrairement à d’autres enquêtes, mais plutôt de tester « l’aptitude des élèves à appliquer les connaissances acquises à l’école aux situations de la vie réelle » (PISA, 2012). D’où le choix de se limiter à un critère d’âge et non une classe. PISA s’intéresse également à l’organisations des écoles et mesure l’efficacité des systèmes éducatifs. Pour les enquêtes, entre 4 500 et 10 000 élèves de chacun des pays participants, remplissent le questionnaire.

Source : OCDE (2016), « Qu’est-ce que l’enquête PISA ? », in PISA 2015 Assessment and Analytical Framework : Science, Reading, Mathematic and Financial Literacy, Éditions OCDE, Paris.
DOI: https://doi.org/10.1787/9789264259478-2-fr

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