Synthèse PISA 2022

PISA 2022, initialement prévu en 2021 mais reporté d’un an à cause de la pandémie de Covid-19, s’est déroulé en mai pour près de 8 000 élèves français de 15 ans. 80 pays du monde entier ont également participé. Cette année, la culture mathématique était le sujet privilégié et les résultats sont sans appel : la France n’échappe pas à la baisse généralisée des performances en mathématiques. Cette baisse globale s’explique notamment par l’augmentation du taux d’élèves en difficulté et une diminution du taux d’élèves les plus performants. En outre, un questionnaire de contexte sur les données socio-économiques et personnelles des participants a pu être passé.

Lors des évaluations de PISA 2022, la France a obtenu, en culture mathématique, un score de 474 points, se situant ainsi dans la moyenne des pays de l’OCDE (472 points). Entre 2018 et 2022, le score de la France a chuté de 21 points, contre 15 points pour la moyenne des pays de l’OCDE. Cette diminution du score équivaudrait à 1 an d’éducation en moins pour les élèves français. Le lien entre cette baisse globale et les fermetures de classes lors de la pandémie de Covid-19, n’a pas été réellement établi, car il n’y a pas de différences significatives entre les classes ayant eu de longues fermetures et celles ayant eu des fermetures plus courtes. En revanche, la baisse du score français a pu être mise en relation avec une nette augmentation du nombre d’élèves considéré en difficulté, c’est-à-dire sous le niveau 2 de l’échelle de compétences de PISA, qui comptent neuf groupes de niveaux. Entre 2012 et 2022, le taux d’élèves en difficultés est passé de 22,4 % à 29 %. Au-dessus du niveau 4, les élèves sont considérés comme performants. Et dans cette catégorie, le nombre d’élèves français a, quant à lui, diminué de façon significative, puisque qu’il est passé de 13 % en 2003, à 7,4 % en 2022. Quant aux élèves ayant au minimum atteint le niveau 2, ils sont 71 %. Que ça soit pour le taux d’élèves en difficulté, ou les plus performants, la moyenne des pays de l’OCDE observe les mêmes variations.

Du fait que PISA se porte sur une classe d’âge et non un niveau scolaire, la population enquêtée se répartit alors dans des niveaux de formations différents. En France, la majorité des élèves se trouve en seconde générale ou technologique (64,2 %), en seconde professionnelle (17,9 %) ou en première année de CAP (2,5 %). Une infime partie d’élèves en avance se trouve en terminale (2,6 %) et enfin, les élèves ayant redoublés (12,8 %) sont pour la plupart en troisième. Les élèves de seconde générale et technologique obtiennent un score moyen de 507 points, là où les élèves ayant un an de retard obtiennent un score moyen de 384 points.

Pour évaluer la culture mathématique, PISA évalue quatre processus mathématiques (raisonner, formuler, employer, interpréter) et en dégage un sous-score pour chaque pays. Les sous-scores pour ces processus sont dans la moyenne de l’OCDE, sauf pour le processus « interpréter » où les élèves français sont au-dessus de la moyenne OCDE (474 points), avec un score de 482 points. De plus, une amélioration du processus « formuler » est à noter. La France se situe désormais dans la moyenne de l’OCDE.

PISA s’intéresse également à la performance des élèves selon leur statut économique, social et culturel (SESC). Bien que le niveau socio-économique et culturel global déclaré par les élèves français se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE, la France est l’un des pays où la différence de résultats entre les élèves favorisés et défavorisés est la plus marquée. Entre ces deux catégories, il y a 112,5 points d’écart de score en culture mathématique contre 93,5 pour l’OCDE. Bien qu’il reste relativement stable, il s’agit de l’un des écarts les plus importants parmi les pays évalués par PISA. En France en 2022, les élèves issus de milieu socio-économique défavorisé ont dix fois plus de chances que les élèves issus de milieu socio-économique favorisé de se retrouver parmi les élèves peu performants en mathématiques, au test PISA.

Le genre est une variable prise en compte dans les tests PISA. Ainsi, on a pu observer qu’en 2022, les garçons sont plus performants en mathématiques que les filles. Les garçons ont un score moyen de 479 points contre 469 pour les filles. Cet écart, en faveur des garçons, est visible dans la plupart des pays de l’OCDE. Il peut être mis en relation avec le fait que les filles déclarent être plus anxieuses que les garçons en mathématiques. En 2022, 64,2 % des élèves français étaient d’accord avec l’affirmation suivante : « J’ai peur d’avoir de mauvaises notes en mathématiques ». La moyenne étant de 64,9 % pour les pays de l’OCDE. Cette anxiété vis-à-vis des mathématiques a cependant diminué en France, puisqu’en 2012 les élèves étaient 73 % à être d’accord avec cette affirmation.

Enfin, le score des élèves français en culture mathématique peut être rattaché au climat disciplinaire peu serein des classes. Dans presque tous les pays, celui-ci se trouve directement corrélé à la performance mathématique des élèves. La France se situe parmi les pays ayant un climat disciplinaire des moins favorables, puisque 13,6 % des élèves déclarent « qu’il n’y a jamais ou presque jamais de bruit ou d’agitation pendant leur cours de mathématiques ».

Dans les autres domaines (compréhension de l’écrit et culture scientifique), les résultats des élèves français se situent également dans la moyenne des pays de l’OCDE. En compréhension de l’écrit, la France a obtenu 474 points, la moyenne de l’OCDE étant de 476 points. 7,3 % des élèves français ont atteint le niveau 5 ou 6 au test PISA et sont donc considéré comme très performants en compréhension de l’écrit. Et environ 73 % des élèves ont au minimum atteint le niveau 2. En culture scientifique, la France a obtenu 487 points, là où le score moyen des pays de l’OCDE se situe 485 points. 76 % des élèves ont atteint le niveau 2 ou plus et seuls 7,7 % ont été au-delà du niveau 4.

Dans l’ensemble, il faut retenir que les résultats des élèves français en 2022 sont en baisse pour les trois domaines et sont même parmi les plus bas jamais enregistré en France. Néanmoins cette baisse s’inscrit dans une tendance générale, visible dans la plupart des pays de l’OCDE.

Source :

– Bernigole V., Fernandez A., Loi M., Salles F. « PISA 2022 : la France ne fait pas exception à la baisse généralisée des performances en culture mathématique dans l’OCDE », Note d’information n°23 (48), 1-4, DEPP, 2023.
URL : https://archives-statistiques-depp.education.gouv.fr/Default/doc/SYRACUSE/54605/pisa-2022-la-france-ne-fait-pas-exception-a-la-baisse-generalisee-des-performances-en-culture-mathem?_lg=fr-FR 

– Charbonnier E., Hu I. « Programme international pour le suivi des élèves (PISA) : Principaux résultats pour la France du PISA 2022 » 1-22, OECD, 2023.
URL : https://www.oecd.org/pisa/publications/Countrynote_FRA_French.pdf

Mots-clés :

PISA, étude internationale, mathématiques, enquête, savoirs, OCDE, France

A propos de PISA

Le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA), est une enquête pilotée par l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), menée tous les trois ans auprès d’élèves de 15 ans, dans les 34 pays membres de l’OCDE et dans d’autres pays partenaires. Ces évaluations visent à tester les compétences et des savoirs des élèves en lecture, en mathématiques et en sciences et à comparer les performances de ces élèves issus de différents pays. Tous les trois ans, l’un des sujets est au centre de l’évaluation. Les trois domaines évalués peuvent être définis ainsi :

– la compréhension de l’écrit : « Comprendre et utiliser des textes écrits, mais aussi réfléchir à leur propos et s’y engager. […] permettre à chacun de réaliser ses objectifs, de développer ses connaissances et son potentiel, et de prendre une part active dans la société. »

– la culture mathématiques : « Se livrer à un raisonnement mathématique et à utiliser des concepts, des procédures, des faits et des outils mathématiques pour décrire, expliquer et prévoir des phénomènes. »

– la culture scientifique : « S’engager dans des questions et des idées en rapport avec la science en tant que citoyens réfléchis. »

Depuis 2000, les enquêtes ont eu lieu tous au rythme habituel, à l’exception de l’année 2021 où, en raison de la pandémie de Covid-19, les évaluations n’ont pas pu avoir lieu.

PISA n’a pas pour but d’évaluer la maitrise d’un programme scolaire ou le niveau des élèves à un moment T de leur scolarité contrairement à d’autres enquêtes, mais plutôt de tester « l’aptitude des élèves à appliquer les connaissances acquises à l’école aux situations de la vie réelle » (PISA, 2012). D’où le choix de se limiter à un critère d’âge et non une classe. PISA s’intéresse également à l’organisations des écoles et mesure l’efficacité des systèmes éducatifs. Pour les enquêtes, entre 4 500 et 10 000 élèves de chacun des pays participants, remplissent le questionnaire.

Source : OCDE (2016), « Qu’est-ce que l’enquête PISA ? », in PISA 2015 Assessment and Analytical Framework : Science, Reading, Mathematic and Financial Literacy, Éditions OCDE, Paris.
DOI: https://doi.org/10.1787/9789264259478-2-fr

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