Synthèse PISA 2018
En 2018, la France et 78 autres pays ont participé à l’enquête internationale PISA. Tout comme en 2000 et 2009, la compréhension de l’écrit était cette année la majeure de l’enquête. C’est donc pas moins de 6 300 élèves français de 15 ans, issus de collèges et lycées qui se sont pliés aux différents tests, permettant à la France d’obtenir le score moyen de 493 points, se situant au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE (487 points). Depuis 2009, le score de la France est stable, montrant ainsi que la moyenne de l’OCDE est, quant à elle, légèrement en baisse. La répartition des élèves se fait selon 8 niveaux de compétences, regroupés en niveaux bas (sous le niveau 2), niveaux moyens (de 2 à 4) et hauts niveaux (5 et 6). En 2018, 21 % des élèves français se situent sous le niveau 2. Selon l’échelle de PISA, c’est à partir de ce niveau que les élèves sont considérés comme capables d’utiliser leurs compétences en lecture pour acquérir des connaissances. Au-dessus du niveau 4, on trouve les élèves très performants, avec un taux (9 %) qui n’a pas trop évolué depuis 2000.
Les élèves enquêtés ont tous 15 ans, mais se répartissent dans différents niveaux de formation et de classes. Alors que la plupart des élèves dit « à l’heure », se trouvent en seconde générale et technologique (63,5 %) ou en seconde professionnelle (14 %), certains élèves dit « en retard » sont encore en troisième (16,8 %) ou en quatrième (0,5 %). Les élèves de seconde générale et technologique obtiennent un score moyen de 532 points, tandis que les élèves ayant un an de retard (scolarisé en classe de troisième) obtiennent un score moyen de 400 points. On pourrait alors se demander si cette différence n’est pas lié au programme de seconde auquel les élèves de troisième n’ont pas eu accès. Or cette hypothèse a été réfuté par des résultats qui ont montré que des élèves de troisième « à l’heure » ont obtenu un score très proche de celui des élèves de seconde générale et technologique. Seulement 39 points d’écarts, contre 132 points pour les élèves de troisième dit « en retard ».
Un écart de performances est également visible entre les filles et les garçons, mais contrairement aux mathématiques où les garçons sont plus performants, en compréhension de l’écrit, comme dans tous les pays, ce sont les filles les plus performantes. En France, leur score est en moyenne supérieur de 25 points à celui des garçons. Cet écart tend à diminuer ces dernières années. Par exemple, en 2009 il était de 40 points. Grâce au questionnaire de contexte, on apprend qu’en France comme dans les autres pays de l’OCDE, les filles sont plus nombreuses que les garçons à lire pour le plaisir. 39 % d’entre elles contre 22 % pour les garçons. Ces derniers déclarent lire plutôt par utilité pour obtenir des informations dont ils ont besoin. Enfin, une très grosse majorité d’élèves déclarent ne pas lire ou lire moins de trente minutes par jour. En France, les garçons seraient 77 % et les filles 60 % dans ce cas-là. Des chiffres qui pourraient expliquer la différence de score moyen en compréhension de l’écrit entre les filles et les garçons.
Comme lors de ces autres évaluations, PISA a construit un indice de statut économique, social et culturel (SESC) et grâce au questionnaire de contexte, un lien de corrélation a été établi entre l’influence du milieu social des élèves et leur performance. En majorité, les élèves français déclarent un niveau socio-économique et culturel global, se situant dans la moyenne des pays de l’OCDE. Or, la France est l’un des pays où la différence de performances entre les élèves favorisés et les élèves défavorisés est la plus importante. En moyenne, les pays de l’OCDE ont 89 points d’écart et la France 107 points d’écart. Par ailleurs, les élèves qui viennent des milieux défavorisés sont principalement issus de l’immigration. Or, ces mêmes élèves obtiennent un score inférieur de 52 points, démontrant ainsi que le milieu socio-économique explique en grande partie les différences de score évoquées plus haut. En France, ils sont d’ailleurs 2,5 fois plus susceptibles de ne pas atteindre le niveau 2 que leurs camarades qui ne sont pas issus de l’immigration.
Comme pour la culture mathématique, PISA définit le cadre de la compréhension de l’écrit grâce à des processus : lire de façon fluide, localiser l’information, comprendre, évaluer et réfléchir. En France, en 2018, les élèves ont obtenu des scores dans la moyenne de l’OCDE, pour tous les processus de compréhension de l’écrit. Le processus le mieux réussi est « localiser l’information », où les élèves français ont un score de 9 points supérieur au score des pays de l’OCDE. Cette tendance était déjà visible en 2000, en revanche l’écart de score, pour ce processus, entre les élèves les moins performants et les plus performants, est le plus élevé. Enfin, le taux de non-réponse, comptabilisé lui aussi, est de 5 % en France contre 4 % pour les pays de l’OCDE. Ce taux est plus élevé pour les questions ouvertes que pour les questions fermées.
En résumé, cette enquête PISA a montré la stabilité du score moyen français en compréhension de l’écrit, mais a également mis en lumière des inégalités encore trop nombreuses parmi les différents niveaux socio-économiques et culturels du pays.
Sources :
– Chabanon L., Durand de Monestrol H., Verlet I. « PISA 2018 : stabilité des résultats en compréhension de l’écrit », Note d’information n°19 (49), 1-4, DEPP, 2019.
URL : https://www.education.gouv.fr/pisa-2018-stabilite-des-resultats-en-comprehension-de-l-ecrit-10976#:~:text=T%C3%A9l%C3%A9charger%20ICILS%202018%20%3A%20%C3%A9valuation%20internationale,Information%2019.40%2C%20MENJ%2DDEPP
– « Résultats du PISA 2018, Volume I – Savoirs et savoir-faire des élèves », OCDE, 2019.
URL : https://www.oecd.org/pisa/PISA2018%20_Resum%C3%A9s_I-II-III.pdf
Mots-clés :
PISA, étude internationale, compréhension de l’écrit, enquête, savoirs, OCDE, France
A propos de PISA
Le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA), est une enquête pilotée par l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), menée tous les trois ans auprès d’élèves de 15 ans, dans les 34 pays membres de l’OCDE et dans d’autres pays partenaires. Ces évaluations visent à tester les compétences et des savoirs des élèves en lecture, en mathématiques et en sciences et à comparer les performances de ces élèves issus de différents pays. Tous les trois ans, l’un des sujets est au centre de l’évaluation. Les trois domaines évalués peuvent être définis ainsi :
– la compréhension de l’écrit : « Comprendre et utiliser des textes écrits, mais aussi réfléchir à leur propos et s’y engager. […] permettre à chacun de réaliser ses objectifs, de développer ses connaissances et son potentiel, et de prendre une part active dans la société. »
– la culture mathématiques : « Se livrer à un raisonnement mathématique et à utiliser des concepts, des procédures, des faits et des outils mathématiques pour décrire, expliquer et prévoir des phénomènes. »
– la culture scientifique : « S’engager dans des questions et des idées en rapport avec la science en tant que citoyens réfléchis. »
Depuis 2000, les enquêtes ont eu lieu tous au rythme habituel, à l’exception de l’année 2021 où, en raison de la pandémie de Covid-19, les évaluations n’ont pas pu avoir lieu.
PISA n’a pas pour but d’évaluer la maitrise d’un programme scolaire ou le niveau des élèves à un moment T de leur scolarité contrairement à d’autres enquêtes, mais plutôt de tester « l’aptitude des élèves à appliquer les connaissances acquises à l’école aux situations de la vie réelle » (PISA, 2012). D’où le choix de se limiter à un critère d’âge et non une classe. PISA s’intéresse également à l’organisations des écoles et mesure l’efficacité des systèmes éducatifs. Pour les enquêtes, entre 4 500 et 10 000 élèves de chacun des pays participants, remplissent le questionnaire.
Source : OCDE (2016), « Qu’est-ce que l’enquête PISA ? », in PISA 2015 Assessment and Analytical Framework : Science, Reading, Mathematic and Financial Literacy, Éditions OCDE, Paris.
DOI: https://doi.org/10.1787/9789264259478-2-fr