Pirls 2016 – Evolutions des performances sur quinze ans.

Apprentissage de la lecture, Enquêtes internationales

Colmant M. et Le Cam M. « Pirls 2016 : évaluation internationale des élèves de CM1 en compréhension de l’écrit. Evolutions des performances sur quinze ans. », Note d’Information n° 17.24, DEPP, 2017.

Résumé :

L’étude internationale PIRLS 2016 mesure les performances en compréhension de l’écrit des élèves en fin de quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 pour la France). Avec un score de 511 points, la France se situe au-delà de la moyenne internationale (500 points) mais en deçà de la moyenne européenne (540 points) et de celle de l’OCDE (541 points). Depuis PIRLS 2001, la performance globale française baisse progressivement à chaque évaluation. En 2016, l’écart est significatif et représente -14 points sur la période de quinze ans. Les performances basées sur la compréhension de textes informatifs baissent davantage (-22 points) que celles des textes narratifs (-6 points). Les processus de compréhension les plus complexes (« Interpréter » et « Apprécier ») baissent davantage (-21 points) que les plus simples (« Prélever » et « Inférer », -8 points). Les enseignants français sont moins nombreux que leurs collègues européens à déclarer proposer à leurs élèves chaque semaine des activités susceptibles de développer leurs stratégies et leurs compétences en compréhension de l’écrit.

Synthèse :

En 2016, cinquante pays ont participé à l’enquête PIRLS organisée par l’IEA (International Association for the Evaluation of Education Achievement). Cette année encore, l’enquête s’intéresse aux performances en compréhension de l’écrit des élèves de quatrième année (CM1 pour la France). En France, c’est près de 4 767 élèves qui ont participé à l’enquête. Avec une moyenne d’âge de 9,8 ans, les élèves français sont parmi les plus jeunes (la moyenne d’âge internationale étant de 10,2 ans).

Bien que le score de la France (511 points) soit significativement supérieur à la moyenne internationale de l’échelle PIRLS (fixée à 500), il reste toutefois en retrait de celui des pays membres de l’UE. 33 pays ont un score supérieur à la France et 16 pays, un score inférieur. De plus, lorsque l’on ordonne tous les élèves des pays européens selon leur score, puis que l’on découpe cet ensemble en quart, on s’aperçoit que les élèves français sont surreprésentés à 39 % dans le groupe le plus faible et qu’à l’inverse, ils sont seulement 12 % à faire partie du quart européen le plus performant. Pour classer le niveau des élèves, PIRLS possède des scores de référence. A partir de 625 points, le niveau est considéré comme avancé, 550 ou plus, pour le niveau élevé, 475 ou plus pour le niveau intermédiaire et 400 ou plus pour le niveau le plus bas. En dessous de 400, on considère que les élèves ne valident pas le niveau de connaissances élémentaires. 6 % des élèves français sont dans ce cas-là contre 4 % en Europe. La différence est encore plus marquée lorsque l’on s’intéresse au niveau le plus avancé. Les élèves français sont seulement 4 % à l’atteindre, là où ils sont trois fois plus nombreux pour les autres pays de l’Union européenne (12 %).

Les résultats de l’enquête de 2016 ont également pu mettre en lumière les performances supérieures qu’obtiennent les filles dans tous les pays excepté le Portugal, où la différence n’est pas significative. En France, l’écart est très peu marqué puisque qu’il est seulement de 8 points.

Les enquêtes PIRLS, effectuées tous les 5 ans, réutilisent d’une fois à l’autre certains textes et certaines questions. Cette formule permet une comparaison temporelle statistiquement fiable. Par exemple, on remarque que depuis 2001, le score de la France baisse statistiquement. Ainsi, il passe de 525 en 2001 à 511 en 2016. Parmi les vingt pays qui ont participé à l’enquête PIRLS en 2011 et en 2016, la France est le pays qui a connu la plus forte baisse (-14 points). Les scores des enquêtes PIRLS sont construits grâce à la moyenne des résultats de deux types de textes proposés : « informatifs » et « narratifs ». La moyenne européenne se calcule donc à partir du score des textes « informatifs » qui est de 542 points et du score des textes « narratifs » qui est de 539 points. En France, ces sous-scores sont respectivement de 510 et 513 points. On note une différence significative pour les filles françaises dans la compréhension des textes narratifs. Les quatre processus « Prélever », « Inférer », « Interpréter « et « Apprécier » ont été regroupés par deux afin de dégager deux échelles de scores indépendantes. La moyenne européenne qui est de 540 points, se construit grâce aux scores des processus les plus simples « Prélever et Inférer » qui est de 542 points et aux scores des processus les plus complexes « Interpréter et Apprécier », qui est de 539 points. Les scores de la France pour ces deux catégories de processus sont, respectivement, de 521 et 501, mettant en avant une fragilité pour les processus les plus complexes.

Enfin, lorsque l’on s’intéresse aux pratiques éducatives des enseignants, on s’aperçoit que les professeurs français consacrent plus de temps à l’enseignement de la langue française (lecture, écriture, expression orale, littérature, etc.) que les autres pays européens. La moyenne déclarée pour les pays de l’UE est de 236 heures contre 330 heures chez les enseignants français. En revanche, ces derniers sont moins nombreux que leurs homologues européens à déclarer proposer à leurs élèves, des activités pouvant leur permettre de développer leurs compétences en compréhension de l’écrit. Ces différences peuvent peut-être s’expliquer par le fait que les enseignants français manquent de formation à ce sujet. En effet, 38 % des élèves français ont des enseignants qui n’ont participé à aucune formation au cours des deux dernières années.

URL :

https://www.education.gouv.fr/pirls-2016-evaluation-internationale-des-eleves-de-cm1-en-comprehension-de-l-ecrit-evolution-des-11429

Mots-clés :

compréhension, écrit, évaluation, performances, statistiques, France, Union Européenne

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